La peur de grandir
- noahoareau
- 18 sept. 2023
- 5 min de lecture
Est-ce que ça t'arrives de retomber sur un dessin animé que tu regardais enfant et te dire, qu'est-ce que je suis vieux ? Les anniversaires qui passent de plus en plus vite, les souvenirs d'enfance qu'on commence à oublier… Grandir et voir le temps qui passe, ça fait souvent peur. On se rend compte qu'on se rapproche de plus en plus de "paliers" : la majorité, la vingtaine, la trentaine… Et on finit par être nostalgique de ces moments déjà passés jusqu'à redouter l'avenir. Avoir peur de grandir, ça nous prend à n'importe quel âge et ça te met un coup au moral. Dans cet article, on parle de la nostalgie de l'enfance et pourquoi, passé les 18 ans, on ne se dit plus « J'ai trop hâte d'être grand ».
Quand tu retombes sur des photos de toi enfant, avec tes playmobils et tes vêtements Disney, tu te dis que cette époque était vraiment bien. La nostalgie des souvenirs, elle te prend par surprise et elle te ramène à des moments que tu pensais avoir oubliés. Le problème quand on se replonge dans le passé, c'est qu'on peut vite se retrouver submergé par les émotions jusqu'à avoir le cafard. Pourquoi ? Et bien, parce qu'en se remémorant ces passages, on réalise que l'on n'a plus le même goût à la vie. Si tu te poses là maintenant, devant ton dessin animé préféré quand tu étais petit, tu vas sûrement l'apprécier deux minutes. Il te rappellera des souvenirs agréables et puis tes pensées passeront à autre chose. Le travail que tu as à faire, pourquoi ce garçon n'a pas répondu à ton message, ton compte en banque à sec… Tant de choses nouvelles auxquelles tu penses maintenant que tu as grandis et qui, pourtant, n'auraient jamais traversé ton esprit enfant.
Le plus dur avec le fait de grandir, c'est ça. Réaliser que l'on ne pourra jamais plus revenir à cette époque où tout semblait mieux.
Et souvent, on a tendance à nier avoir grandi. Par conséquent, on se rattache à des souvenirs pour ne pas les perdre et conserver notre âme d'enfant. Mais, l'autre problème, c'est que plus le temps passe, plus on accumule les souvenirs. Alors, comme dans un téléphone au stockage saturé, notre cerveau fait de la place et on en oublie certains.
Pendant un repas de famille, ma sœur a raconté une anecdote qui nous était arrivée, à elle et moi. Pourtant, même si je savais au fond de moi que j'étais présente quand c'est arrivé, je ne me rappelais de rien. Elle avait beau me donner des détails, je cherchais en vain un souvenir que mon cerveau avait mis aux oubliettes.
En grandissant, certains moments deviennent flous et seuls quelques souvenirs nous suivent dans notre vie. Ceux-là, ils sont préservés car ils sont chargés d'émotions et constituent notre histoire. Si tu es nostalgique du passé, dis-toi que ces souvenirs sont à chérir car ils ont fait de toi la personne que tu es. C'est dur de réaliser qu'ils sont figés dans le temps et qu'on ne peut pas les modifier (même les plus gênants) mais tu peux toujours prendre soin de ceux qui sont à venir.
En profitant du moment présent pour te créer des souvenirs mémorables, tu les regarderas plus tard avec la même fierté et le même sourire que tu as quand tu penses à ton enfance.
Le fait de grandir, il s'accompagne aussi d'un nouveau rapport au monde. Et avec ça, de nouvelles responsabilités qu'on ne peut pas comprendre quand on est plus jeune. Quand tu réalises que les dilemmes de la vie, ce n'est plus choisir entre des Pépito ou des petits écoliers au goûter, tu n'as pas forcément envie d'être grand. Parce qu'avec l'âge s'accompagne la pression de la vie "d'adulte", et donc la peur de faire des mauvais choix aux répercussions beaucoup plus grandes qu'un biscuit. Le résultat de cette peur, c'est qu'on finit par tout remettre au lendemain car on ne s'en sent incapable au moment T. Être face à ces nouveaux problèmes qu'on doit gérer nous fait réaliser qu'on a grandi. Et même s'il y a une certaine fierté d'avoir atteint ce stade de maturité, on a tendance à regretter le passé. Alors, on bloque et on repousse les choses à plus tard avant d'être obligé de les faire dans l'urgence. Dans un de ses textes, le rappeur Nekfeu dit :
« "Tu verras quand tu seras grand, tu vas apprendre", disent-ils, expliquez-moi pourquoi, l'adolescence, ça rend si triste, quand l'cadran s'dissipe, faut qu'on avance si vite ».
Ce passage illustre bien ce sentiment de pression qui s'accompagne avec le fait de grandir. On se retrouve face à de nouveaux sentiments, des choix à faire, des galères à gérer sans vraiment réaliser qu'on est entré dans un nouveau "palier" de notre vie. Si tu te sens déboussolé.e par ces nouvelles responsabilités, garde en tête que devenir grand ne veut pas dire tout savoir du premier coup et surtout, ça ne s'apprend pas. Tu peux avoir 30 ans et ne toujours pas savoir comment aborder les tracas de la vie. Prends le temps de gérer chaque chose en son temps, parce que grandir c'est aussi prendre en maturité et donc comprendre l'importance de trier les choses par priorité. Quand on est jeune, on a hâte de grandir et puis, on finit par atteindre ce stade où le rythme est trop rapide pour nous. Apprends à ralentir, à demander de l'aide et surtout, à te faire confiance.
Notre instinct naturel d'être humain nous pousse à comparer le présent avec le futur et à planifier l'avenir.
Parce qu'on est comme ça, on aime se baser sur ce qui est déjà passé et planifier ce qui se passera après, même si l'on n'a pas la main dessus. La simplicité de l'enfance, elle est réconfortante et elle nous fait envie, surtout face aux problèmes les plus durs. Mais si tout était simple en grandissant, notre caractère et notre personnalité ne seraient pas les mêmes. Car oui, il y a du bon dans ces galères d'adulte. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais devoir gérer ces petites choses te poussent à devenir une nouvelle version de toi-même, qui a appris.
Devenir adulte, c'est déroutant et accablant. On se rattache à notre enfance où tout paraissait plus simple et la pression moins importante. Mais grandir ne vient pas seulement avec ses problèmes, au contraire. En prenant de l'âge, on voit la vie différemment et on apprend à apprécier l'inconnu et la nouveauté. Parce que si notre vie s'arrêtait à l'enfance et l'adolescence, on raterait tant de choses qui contribuent à notre histoire et notre caractère. Plutôt que d'appréhender l'avenir et de bloquer sur les souvenirs d'avant, dis-toi qu'ils forment la fondation de ta vie d'adulte. Tu ne peux pas les modifier, et tu feras forcément des erreurs dans ce nouveau stade de ta vie mais si tu accordes trop de temps et d'énergie à ressasser le passé, tu t'enfermes dans une boucle.
Dis-moi en commentaire ce qui te fait le plus peur pour l'avenir !
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