Le glow up : une obsession
- noahoareau
- 27 sept. 2023
- 5 min de lecture

Le terme glow up, ça vous parle ? Derrière ces deux mots anglais se trouve l'idée d'une transformation - principalement physique - significative. Et avec ça, un boost de confiance en soi et une apparence plus "attractive". Mais, le problème derrière cette expression est qu'elle sous-entend que notre apparence actuelle n'est pas la meilleure version de nous-mêmes. Alors oui, on a tous des complexes et des traits qu'on souhaiterait améliorer. Mais peut-on vraiment atteindre la perfection ? Comment se sentir bien dans sa peau - et dans sa tête - quand on est confronté sur les réseaux à un idéal de beauté changeant ? Dans cet article, je te parle de l'obsession du glow up et pourquoi tu ne seras jamais "parfait.e".
Comme les collections de mode, l'idéal de beauté passe de nos jours par des tendances. Je m'explique. Si tu compares ton style vestimentaire d'aujourd'hui à celui que tu avais il y a quelques années, tu te diras sûrement « Mais qu'est-ce que je m'habillais trop mal ». Pourtant, à l'époque, tes vêtements venaient des nouvelles collections que tout le monde achetait aussi. Et bien, c'est pareil pour l'idéal de beauté instauré par la société. Certains traits physiques sont "trendy" avant que l'on ne décide qu'ils ne le soient plus. Par exemple, du côté féminin, des stars comme les Kardashian ont créé la tendance des formes prononcées avec une taille fine, à la manière d'un sablier. Ensuite, on a retrouvé avec les mannequins de défilé des corps fins, grands, à l'allure sportif… Et ça, ce n'est qu'un exemple sur notre période actuelle. Entre l'époque de la Renaissance et les années Y2K, l'idéal de beauté n'a fait que passer d'un point à un autre. Cette règle de la tendance s'applique aussi pour les hommes : un corps musclé comme les athlètes est plus attirant qu'un corps dit "skinny", avant qu'il ne le soit plus. Mais, notre corps n'arrêtera jamais de changer. Déjà parce qu'il encaisse les maladies, les blessures, son environnement… Mais aussi parce qu'il évolue avec nous et, avec l'âge, des parties de notre corps sont destinées au changement.
Le problème est donc que ton corps ne sera jamais parfait car l'idéal de beauté varie et surtout, les imperfections que tu peux avoir ne seront jamais valorisées, alors qu'elles sont normales. Pourtant, une personne grande, élancée et avec peu de formes est aussi belle qu'une personne petite avec une morphologie prononcée.
Même si on entend de plus en plus parler de « body positivity », ça reste difficile d'accepter que son apparence ne plaît pas aux yeux de tous. Mais ce qu'il faut que tu te demandes, c'est est-ce que ton apparence te plaît à toi ? Est-ce que tes goals en termes de changement physique coïncident avec ce qui te plaît à toi ou avec ce qui plaît aux autres ? La chose la plus dure à dissocier quand on a un complexe c'est de savoir si celui-ci vient de nous-mêmes, de nos propres préférences ou pour des raisons de bien-être, ou s'il a été créé par le regard de la société. Au début du lycée, j'avais de l'acné. Comme la plupart des gens dans le monde. Ce qui était dramatique pour moi, c'est que les gens de ma classe et de mon groupe d'amis n'en avaient pas. Mes boutons ne me faisaient pas mal mais j'étais bloquée sur le fait que les autres les voient et surtout, sur ce qu'ils pourraient en penser. Aujourd'hui, ça m'arrive parfois d'avoir de l'acné, notamment à cause du stress. Pourtant, je n'y porte plus la même attention qu'avant. Pourquoi ? Parce que j'ai arrêté de me soucier de ce que les gens puissent penser en voyant ça et donc, arrêter d'en faire un complexe qui n'est pas le mien. Tu ne ressembles peut-être pas à ces stars que tu vois sur les réseaux mais ça ne veut pas dire que tu n'as pas de charme.
Concentre toi sur tes goals à toi, travaille sur ces choses qui te dérangent en fonction de ce que ça t'apporte sur le plan bien-être et mental. Apprends à aimer ne pas ressembler aux autres.
Un autre point important que soulève l'obsession du glow up, c'est la charge mentale qui va avec. Pour moi, il y a deux types de glow up : le sain et le malsain. C'est assez grossier de présenter cela comme ça mais tu vas vite comprendre l'idée. Le glow up sain, c'est par exemple te maquiller car tu aimes t'appliquer, tu aimes passer ce moment avec toi-même et le résultat te rend fière sans que tu aies l'impression d'avoir "disparu". Le glow up malsain, c'est te maquiller avec comme volonté de camoufler ce que tu détestes chez toi et essayer de ressembler à quelqu'un que tu n'es pas, avec un nez plus fin ou une bouche pulpeuse… Je ne dis pas que c'est mauvais d'accentuer ses traits ou de les redessiner. Seulement, quand tu le fais dans l'optique de contrer un complexe, tu te retrouves avec l'impression d'être quelqu'un d'autre pendant un instant. Et le résultat à tout ça, c'est que tu t'enfermes dans une boucle entre confiance en toi éphémère et mal-être, voire déception, une fois que tu es au naturel, à la réalité.
En canalisant toute ton énergie à changer ton apparence physique, tu conditionnes aussi ton mental à y penser tout le temps. Et à partir de là, dans ton inconscient, tous les traits de ton physique qui n'atteignent pas tes critères de beauté deviennent des défauts, et donc des sources de mal-être.
Pendant longtemps, j'étais complexée par mes cuisses. De mon point de vue, elles étaient trop grosses et surtout, elles ne ressemblaient pas à celles de mes amies, plus fines et plus grandes. Je préférais souvent mettre des bas longs car je trouvais que les shorts ou les jupes ne m'allaient pas à cause de mes cuisses. Et quand j'essayais des vêtements, je ne voyais que ça. La fixette que je faisais dessus me minait le moral et en plus, je perdais beaucoup de temps le matin parce que je changeais de pantalon au moins cinq fois. À force d'être en retard, j'ai dû arrêter de changer de tenue même lorsque je trouvais qu'un bas mettait trop en avant mes cuisses. Au fur et à mesure, je prêtais moins d'attention à ce complexe et j'ai recommencé à porter des jupes et des shorts. En arrêtant de bloquer mon énergie dessus, j'ai arrêté de voir mes cuisses comme mon plus gros complexe.
Alors oui, il y a des choses que tu souhaites changer chez toi car elles te posent problème au quotidien comme une dent de travers qui te ferait mal. Mais demande-toi si travailler à changer ce complexe physique te ferait plaisir.
Parfois, il ne faut pas se dire qu'on sera plus heureux en ressemblant à quelqu'un ou sans ce trait physique, mais se demander si le processus pour changer cela en vaut la peine et nous soulagera d'une charge mentale. Et souvent, on finit par réaliser que ces parties de notre corps sur lesquelles on fait une fixette ne sont pas si horribles que l'on le pense. Garde en tête que ton point de vue est subjectif, il t'appartient et c'est toi qui l'oriente à penser cela. En prenant du recul ou en détournant notre attention d'un point, on en découvre beaucoup plus sur lui. Quand tu reportes ton attention sur autre chose que ton complexe, tu évalues enfin sa vrai importance pour toi.
Ton corps passera par beaucoup de changements dans ta vie. Plutôt que le détester car il ne convient pas à tes critères personnels de beauté ou à l'idéal en vogue dans la société, rappelle-toi ce qu'il a fait pour toi jusque-là. Il t'a fait découvrir des endroits, être présent auprès de tes proches, ressentir des émotions intenses… Vouloir glow up pour se sentir mieux que tu ne te sentes déjà dans ta peau, c'est bien. Mais souvent, cette volonté peut devenir une obsession et t'apporter une lourde charge mentale, qui prend plus de place que la satisfaction espérée au début.
Dis-moi en commentaire les choses que tu adores chez toi !

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