Rater quelque chose et le regretter : le FOMO
- noahoareau
- 12 nov. 2023
- 6 min de lecture

Ça t'es déjà arrivé.e de rater une soirée ou une sortie avec tes amis et d'ensuite le regretter amèrement, en ayant l'impression d'avoir rater LA soirée de ta vie ? Si oui, alors laisse moi te parler du FOMO. Ce terme aux allures de nom de personnage de dessin animé vient de l'anglais "fear of missing out", soit la peur de rater quelque chose. Cette chose que l'on rate, on l'imagine comme étant excitante, à ne pas manquer car elle nous donne une occasion d'interagir socialement et donc d'être aimé et respecté. Le vice avec le FOMO, c'est qu'il est accentué par les réseaux sociaux et ce qu'on y voit. Alors installe-toi confortablement, aujourd'hui on parle de ce problème.
Déjà, pourquoi a-t-on le FOMO ? Pourquoi ressentons-nous cette peur de ne pas être à la page ?
Tout d'abord, parce qu'on a besoin, en tant qu'humain, d'être aimé. On a besoin de savoir qu'on a des amis, un entourage avec qui passer du bon temps, des proches à qui se confier et avec qui on crée des souvenirs. D'une certaine façon, on a naturellement envie d'appartenir à un groupe. Je ne vais pas vous faire un cours de philo ou de sciences sociales, mais l'humain vit en communauté et a besoin de ces interactions sociales pour s'épanouir. Et ce n'est pas mauvais d'avoir ce besoin social ! Au contraire, c'est même important de savoir qu'il y a des personnes sur lesquelles on peut compter. Des personnes qui nous font rire, qui nous écoutent, qui rendent nos journées un peu plus belles. Le problème, c'est que le FOMO naît quand ce besoin social devient une obsession, et donc une source de mal-être (ou de stress) pour notre esprit.
Car en voulant toujours plus d'amis et en faisant une fixette dessus, on finit par avoir un sentiment de solitude décuplé.
En effet, si tu ressens le besoin d'être tout le temps entouré pour être heureux, tu finis par ne plus supporter la solitude et la ressentir en triple. Ta propre compagnie ne te suffit plus et tu finis par chercher constamment des occasions pour être entouré.e. Naturellement, avec cela arrive le FOMO, qui te fait te sentir mal si tu rates une de ces occasions.
Cependant, on ne peut pas mettre la faute uniquement sur notre besoin social. Les réseaux sociaux y sont aussi pour beaucoup. Pourquoi ? Parce qu'avec les influenceurs qui partagent leurs photos de soirées de "rêve" mais aussi certains de nos proches qui montrent leurs moments entre amis, on peut vite se sentir à l'écart. Quand on passe du temps sur les réseaux sociaux, on a souvent envie d'avoir la vie "de rêve", celle où l'on se rend dans des lieux incroyables et instagrammables, à faire des activités qu'on juge cool et stimulantes… Parce que c'est le contenu auquel on est confronté. Du contenu qui nous fait rêver et envie. Je ne dis pas qu'il ne faut plus rien partager sur les réseaux, et plus particulièrement sur Instagram où la vie est la plus idéalisée. Déjà parce que le but de ces applis, à la base, est de nous servir de moyen de communication mais aussi de journal intime numérique où l'on partage nos souvenirs. Cependant, il faut arrêter d'idéaliser la vie des autres jusqu'à comparer la sienne de façon négative.
Ce n'est pas parce que l'on a raté la soirée Halloween du coin que tout le monde a partagé que notre vie est forcément moins palpitante.
Il faut garder en tête que l'on choisit ce que l'on partage sur les réseaux.
Forcément, on tend à partager les meilleurs moments, les photos prises sous le plus bel angle, les repas les plus appétissants… Si l'on compare sans cesse notre vie au contenu qu'on voit en ligne, on s'enferme dans le FOMO. Et ce dernier est particulièrement dangereux sur les réseaux car il peut vite se transformer en compétition de "Qui aura la vie la plus intéressante ?". À cause de cela, on se retrouve vite éloigné du bonheur simple et de la reconnaissance des petits plaisirs.
La dernière source du FOMO, selon moi, est les aprioris de l'âge. On te répétera toujours que tu ne seras jamais aussi jeune que tu l'es maintenant et que tu dois profiter avant d'être vieux. Par conséquent, on nous impose un certain temps limite pour profiter, car soit-disant, une fois ce temps passé la vie devient moins palpitante. Dans un sens, c'est vrai que faire la fête à 20 ans et à 60 ans, ce n'est pas pareil. Mais ce que je veux dire est qu'en nous répétant de profiter de chaque instant de notre vie, on impose dans nos esprits l'idée que chaque moment doit être exceptionnel, mémorable. Alors, on cherche toujours à faire mieux que la veille, mieux que la soirée précédente…
Alors comment sort-on du FOMO ? Déjà, le plus important est d'écouter ses envies. Ça peut paraître dur, car souvent nos envies sont contradictoires : on peut avoir envie de voir ses amis mais en même temps ne pas se sentir d'aller à une soirée. Et ce n'est qu'un exemple, mais des contradictions, il y en a plein dans nos têtes ! À toi de savoir quelle envie te fera le plus de bien. Quelle envie va te permettre de passer un bon moment ? Si tu n'écoutes pas la petite voix au fond de toi qui te dit "Je préférerais cette option plutôt que l'autre", tu passeras sûrement un mauvais moment. Pourquoi ? Parce que ta peur de rater ce moment - qui ne te donne pas forcément envie - a aussi amené ton appréhension sur celui-ci. De ce fait, tes standards sont plus élevés.
Tu n'as pas envie de faire quelque chose ou d'aller quelque part mais tu y vas quand même en te disant "Ça a intérêt à être bien".
Résultat ? Ça ne l'est pas et tu es déçu.e.
Dans un sens, on ne peut pas mettre la faute sur les autres ou sur l'événement en lui-même. Certes, il peut se passer des choses négatives qui font que ce sera vraiment un mauvais moment, mais garde en tête que tu t'es toi-même imposé ces critères d'évaluation.
Parallèlement, ça peut arriver de ne pas avoir envie d'aller quelque part ou de faire quelque chose mais finir par regretter de ne pas l'avoir fait. C'est la forme la plus commune du FOMO : rater quelque chose et le regretter car, d'un point de vue extérieur, ça avait l'air incroyable. Retiens justement ce mot : extérieur. En effet, c'est ton point de vue extérieur, en tant que personne qui n'était pas présente, qui n'a pas vécu le moment, qui te fait penser cela. Ton cerveau collecte les informations que tu as raté et interprète des choses qui ne sont pas forcément vraies. Après tout, tu n'étais pas présent.e au moment T, comment peux-tu savoir que tu as vraiment raté quelque chose ? Cela rejoint l'idée que le FOMO passe énormément par les réseaux sociaux et le contenu que l'on voit car nous nous retrouvons face à du contenu idéalisé, choisi par celui qui le poste pour ne montrer que le positif. De ce fait, tu interprètes le moment à ta façon.
Pour sortir du FOMO, il faut que tu dissocies la réalité et le fictif, ce que tu imagines et ce qui s'est réellement passé.
Pense à forger ta propre opinion sans être influencé par les réseaux sociaux ou par ton inconscient qui peut déformer la réalité.
Si tu éprouves tout de même des regrets sur un événement ou une activité alors qu'au fond de toi tu n'avais pas envie d'y aller, demande-toi pourquoi. Est-ce parce que le moment que tu as passé à la place n'était pas aussi bien que tu l'aurais imaginé ? Si c'est le cas, cherche d'autres alternatives, d'autres choses à faire lorsque tu refuses un plan qui ne t'intéresse pas. L'idée n'est pas que tu sois en compétition et en quête constante de faire mieux, mais plutôt d'apprécier les moments que tu privilégies à d'autres. Sois en cohésion avec toi-même et avec ce qui te plaît. Ou alors, peut-être éprouves-tu des regrets d'avoir raté quelque chose parce que tu as l'impression de t'éloigner des personnes avec qui tu devais passer ce moment ? Cela rejoint l'idée que le FOMO s'installe quand notre besoin social devient une obsession.
Ne te sens pas piégé : rater une soirée ne veut pas dire perdre des amis.
Tu auras pleins d'autres occasions de les voir, tu peux même en profiter pour proposer des plans qui t'intéressent afin de rattraper ces moments que tu penses perdre. Évidemment, conserver ses relations sociales est important. Mais rater quelque chose ne veut pas dire tout perdre.
En conclusion, le FOMO, ça nous affecte sur tous les points. Il a plusieurs sources et c'est souvent difficile d'admettre que l'on regrette d'avoir raté quelque chose qui ne nous faisait pas envie à la base. Garde en tête que ce n'est qu'une peur alimentée de choses que tu peux contrôler. Que ce soit ton rapport aux réseaux sociaux ou tes relations avec tes amis, tu as toujours la main dessus. À toi d'écouter tes envies et de trouver l'équilibre entre dire oui et dire non. Tu n'es pas obligé de toujours dire oui et surtout, dire non ne renvoie pas au drame.
Dis-moi en commentaire si tu connaissais le FOMO !

Comentários